beat of my drum

+ la mélancolie de ton amour pour une idée, la jolie image d'une âme autour de laquelle s'enrouler langoureusement. l'amour adolescent innocent et naïf, l'idéal, qui fragilise et qui laisse des cicatrices, si profondes, qu'elles forment un barrage entre ta peau et ton coeur
+ la pureté de l'art, sous toutes ses formes. la douceur d'une mélodie, la tristesse d'une peinture, la joie d'une photographie, la grandeur d'un film, la finesse d'une sculpture. un joli graffiti, un malin collage, un sensuel poème, une surprenante pièce, la justesse d'une danse. tout fascine, tout brille. et t'es éblouie, si éblouie, que tu collectionnes l'art entre quatre murs, assez grands pour le montrer à qui en prendrait le risque
+ t'es froide, comme la pierre, comme le marbre blanc. t'as les lèvres pincées, le menton haut, le dos droit. t'es qu'une poupée de toc parmi la porcelaine mais ce n'est pas un crime de se mentir à soi-même. t'as pas confiance en toi et tu seras toujours la gamine de huit ans complexée par poids. mais faire semblant ça marche pour les autres alors pourquoi pas pour toi
+ les garçons tu les laisses pas t'approcher. les mâles ronronnant tu les connais, tu les as vu faire avec les autres filles. le coeur brisé tu sais pas si tu l'as déjà apprivoisé, mais tu préfères pas être fixée. tu sais déjà qu'il t'a fait du mal et que lui t'a fait du mal.
+ verre brisé. il jetait tout à travers la pièce qui semblait être devenue une scène de crime. tâchés de rouge vermillon luisant, les draps ne semblaient plus si doux. tout volait. les objets, les tissus, ton corps, ton coeur. jamais on n'avait été si violent. ta fragilité mise à nue, recroquevillée dans un coin, tu comptais. tu comptais jusqu'à ce que tout ça s'arrête.
+ fleurs fanées tu fixais le bouquet et pourtant tu semblait ailleurs. ton esprit était là-bas, dans ses bras. il n'y avait que lui. et il n'y avait rien de plus réconfortant que de regarder ces bouquets fanés qui témoignaient de son amour envers toi. son amour, t'es sur princesse? ah mais oui, si tu le dis, c'est que ça doit être vrai.
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la nuit de l'esprit ça bouffe le cerveau.
ça bouffe le coeur et le corps.
c'est vicieux.
les pensée s'immiscent comme des serpents affamés dans les entrailles de ton être.
t'es coincée, t'es prise au piège.
tu peux pas t'en sortir, tu peux plus choisir.
les mots se bousculent à tes lèvres pour ne pas les franchir.
parce que personne n'est là.
pour écouter, comprendre, approuver.
t'es seule.
t'es seule.
depuis toujours t'es seule.
oh non, ne pleure pas princesse.
jolie princesse.
t'es pas belle quand ton mascara coule.
quand les sillons noirs de ton âme sont visibles.
pleure pas, chiale pas.
tout le monde est seul tu sais.
les jolies filles, les vilains garçons.
les étoiles et les paillettes.
rien ne brille tu sais, jolie princesse.
tout est noir.
c'est juste l'être humain.
c'est lui qui fait en sorte que ça brille.
il se balade avec les allumettes humide de ses propres larmes.
l'être humain est un naïf.
rien ne brille.
tout le monde est seul.
je le suis.
tu l'es.
il l'est.
nous le sommes.
vous l'êtes.
ils le sont.
oh non, chiale pas beauté.
t'es déjà condamnée.